1914-1918 La grande guerre.
Pour Badonviller, les hostilités débutent le 12 août 1914 lors de l’entrée des forces Bavaroise dans la cité. Les envahisseurs pillent et incendient 84 maisons, assassinent douze civils, achèvent les blessés et prennent en otage, en se retirant le 13 août, une trentaine de personnes qui seront emprisonnées à Strasbourg durant 25 jours.
Au cours des années 1914-1915, les forces allemandes envahissent Badonviller à trois reprises mais sont délogées à chaque fois. Par la suite, jusqu’au jour de l’armistice, l’ennemi s’acharne en bombardant systématiquement et presque quotidiennement la cité. Pas une maison n’est épargnée par les obus.
L’église est complètement détruite.
Dix villageois sont tués, plus d’une vingtaine sont blessés. Devant ce déluge de fer et de feu, 90% de la population choisit, sans but précis, l’exil.
En mars 1916, il ne restait plus que 260 habitants, chiffre qui s’est maintenu jusqu’au commencement de l’évacuation totale de 1918.
Durant cette même période, les combats font rage dans le secteur de la Chapelotte. Le col de la Chapelotte est le dernier verrou montagneux avant la plaine de Lorraine. Dès septembre 1914, la cote 542 va devenir l’un des plus violents points de friction de la guerre de montagne et illustrer le paroxysme de la guerre des mines. Les forces françaises ne cèdent ni aux bombardements, ni aux gaz pas plus qu’aux travaux de sape sous leurs lignes.
Sur les lieux des combats, un monument est érigé à la mémoire des militaires corse du 373ème régiment de réservistes tombés aux champs d’honneur. Sur les premiers contreforts du massif de la Chapelotte s’élève un autre monument imposant à la mémoire des combattants du 358ème régiment d’infanterie.
Pour sa conduite exemplaire durant le conflit de 1914/1918, en date du 21 juin 1921, la commune est distinguée par la remise de la Croix de guerre.
Immense privilège attribué seulement à quelques communes de l’hexagone, Badonviller se voit décerner la Légion d’honneur :
20 avril 1929 – Ayant eu à supporter, au début des hostilités, les souffrances de l’occupation et la destruction systématique de l’envahisseur, elle sut conserver ensuite, au cours de nombreux bombardements qui se succédèrent jusqu’à l’armistice, un courage stoïque au milieu des privations de toutes sortes et du danger continuel, prouvant ainsi l’indomptable énergie de ses habitants et leur foi en la victoire.